COMME D'HAB

Mon appartement est situé à Managua, la capitale, bordée au nord par le lac Xolotlan. Tous les jours, je vois les habitants les plus défavorisés consommer l’eau du lac et les poissons qu’ils y pêchent : 320.000 personnes environ sont concernées.
Ce lac est dangereusement pollué, en grande partie à cause de l'industriel américain Eastman Kodak qui y a déversé son mercure tous les jours, dès les années 1950. Kodak a ensuite quitté le Nicaragua pour un site plus profitable. Sans dépolluer, comme d’hab.
NB : Kodak a stratégiquement déposé le bilan en 2012 pour mieux se restructurer : en effet, cette multinationale est sous la protection du chapitre 11 de la loi américaine sur les faillites, la plaçant à l'abri de ses créanciers.
En revanche, les habitants les plus pauvres de Managua ne sont pas protégés du mercure Kodak par le chapitre 11 de cette même loi. Par aucune loi, par rien. Comme d’hab.
– à Managua (Photo : Jaime LOPEZ, journaliste et militant du Comité Sí a la Vida)

(Archives Facebook 2014)